en passant L’édition maçonnique – Jiri Pragman

« L’édition maçonnique » est disponible dans les librairies Abao (Bruxelles) et La Commanderie (Liège) ainsi que sur Amazon (versions papier & numérique)
https://amzn.to/2IEJOnM

Recension

La 1ère question que les profanes ou les Apprentis posent en règle générale est de savoir ce qu’il convient de lire comme livres maçonniques.

Alors bien souvent, les Maîtres un peu expérimentés sortent toujours 2 ou 3 ouvrages qu’ils ont toujours en tête pour cette situation, la Franc-Maçonnerie pour les nuls, le Mainguy, et puis ensuite, chacun y va de sa publication préférée.

Ce qui fait que, bien souvent, les Apprentis sont déçus de ce qu’ils lisent, et ne cherchent plus ensuite à acheter d’ouvrage, sauf si, vraiment, un frère ou une soeur leur en recommande un chaudement en insistant avec force et ferveur !

En réalité l’édition maçonnique est une forêt vierge qui n’avait jamais été cartographiée, et qui n’était connue qu’approximativement que des « écrivants » qui avaient osé y pénétrer.

Disons-le d’ailleurs très clairement, on ne peut pas vivre dans la forêt de l’édition maçonnique. Les conditions sont trop hostiles, la nourriture quasi absente et, bien souvent, la majorité des auteurs ne dépassent jamais le deuxième ouvrage, découragés par tant d’efforts pour si peu de retours.

Ne nous le cachons pas, tous les auteurs maçonniques ne génèrent pas de files d’attente en salon du livre et n’arrivent pas tous à générer une réedition de leurs ouvrages.

Jiri Pragman réalise donc un ouvrage que tout maçon devrait lire s’il désire commencer à apprécier la littérature maçonnique.

Ne nous le cachons pas, c’est un travail de journaliste. Un cliché de la deuxième décennie du XXIès concernant l’Édition maçonnique.

Il le précise d’ailleurs ainsi, ce livre s’intéresse aux  » livres consacrés à la franc-maçonnerie, qu’ils soient édités par une société, commerciale ou non, par une structure maçonnique (obédience ou loge), ou, indépendamment qu’ils soient rédigés par un (groupe de) maçons(s) ou un profane ».

En fait c’est le Who’s Who de l’Édition maçonnique.

Et ce qui est drôle c’est que je suis dedans ! Mais non pas pour mon travail de chroniqueur, rédacteur d’articles, mais pour mes podcasts maçonnique sur www.radiolibreetdebonnesmoeurs.fr

Alors, je ne vous cacherai pas que j’ai appris énormément de choses dans cet ouvrage, que ce soit en terme de ventes, de conditions d’éditions et j’en passe !

Toutefois, si j’en crois celui qui se fait nommer Jiri Pragman, en ayant moins de 40 ans, je ne suis pas du tout dans la norme des auteurs maçonniques. Il explique en effet : « Si la moyenne d’âge des maçons est élevée dans la plupart des obédiences, il en va de même des auteurs dont beaucoup ne commencent ou ne développent leur activité d’écriture qu’après leur retraite ».

Ne sachant même pas si je pourrais avoir une retraite, je vous avouerai que c’est un peu déprimant.

Toutefois, sur les motivations des auteurs, j’ai beaucoup apprécié qu’il note que « nombre d’auteurs veulent sans doute partager leurs recherches et leurs réflexions, et aider leurs Frères et Soeurs dans leur parcours ». C’est la seule raison pour laquelle on devrait écrire un livre maçonnique selon moi (hors romans bien entendu).

Il y a également beaucoup de questions que je me suis ainsi posé en commençant à écrire mes chroniques et mes conférences, et où j’ai pu voir dans l’ouvrage qu’heureusement je n’étais pas le seul à m’interroger dessus.

Par exemple la légitimité. Personnellement c’est quelque chose qui me traumatise depuis à peu près 10 ans.

Qu’est-ce qui fait qu’un cherchant est légitime dans la présentation de ses recherches ? Est-ce que c’est sa méthode ? Est-ce que seuls les universitaires ont le droit de publier ? Faut-il avoir 25 ans de maçonnerie pour être crédible ?

Et bien, comme Pragman le dit, pour le temps, il est facile de le laisser passer. Ceci ne détermine pas l’assiduité et le sérieux d’un auteur.
Et je pense qu’en adoptant la méthode historique, en confrontant les sources, en les indiquant, et en passant son temps à remettre soi-même son propre travail en question, on devient crédible.

Ce livre est ainsi crédible par son auteur, connaisseur de tous celles et ceux qui ont cherché à se rapprocher de lui quand il gérait un site d’information maçonnique, puis en participant aux différents salons du livre en France et en Belgique avec notamment celui de Bruxelles.

J’ai donc appris plein de choses dans cet ouvrage. J’ai appris qu’apparemment les prix maçonniques n’influençaient pas les ventes. Ce qui, à tout bien réfléchir, s’explique par le marché de niche qu’est l’édition maçonnique. Toutefois, je pense que c’est quelque chose d’important. Car si au moins on ne devient pas riche en publiant, autant avoir la satisfaction de la reconnaissance de ses pairs. C’est d’ailleurs bien dommage qu’il n’y ait pas plus de reconnaissance des prix maçonniques, et je peux vous le dire, vu que je n’ai encore, à ce jour, jamais encore publié d’ouvrages et ne suis donc pas encore concerné.

On apprend également des éléments intéressants sur la chaîne du livre, comme la différence entre les différents moyens d’éditer son oeuvre, le prix d’un livre, avec la répartition des sommes selon les intervenants etc.

C’est d’ailleurs un livre excessivement technique ! Je ne vous cache pas que j’ai d’ailleurs un peu décroché à certains moments, mais uniquement parce que je n’étais pas encore directement concerné.

En conclusion, je pense que c’est un excellent ouvrage à lire avant de se lancer dans l’aventure de l’édition. Vraiment ! Il faut vraiment que tout auteur maçonnique le lise avant de se lancer dans cette expédition pour avoir les bases. Et notamment d’ailleurs pour les annexes à la fin qui recensent toutes les maisons d’édition maçonniques.

Maisons d’éditions maçonniques dont justement l’auteur s’est détaché puisque cet ouvrage a été imprimé par… Amazon !

La terreur des libraires !